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Armée de sa fidèle liste de courses et de son stylo bille, l'aînée de la famille cochait petit à petit les élèments un par un. Pommes. Poulet. Céréales. Lait. Pain... Il y avait de quoi nourrir un régiment à savoir l'entièreté de la famille Glazier pour une durée d'une semaine. Les courses le samedi de bon matin, c'était dans ses habitudes. Il y avait beaucoup moins de monde dans les rayons, ce qui avouons le était bien pratique lorsqu'on a un caddie de plusieurs dizaines de kilos à pousser devant soi. Rapidement elle parcourait une dernière fois la liste manuscrite des yeux, des fois qu'un élément indispensable lui aurait échappé. Le mot ketchup lui sauta aux yeux." Mince. " Si Seth ne trouvait pas son tube de ketchup dans le frigo bien garni, toute la famille aurait le droit à un caprice. La brune devait donc faire demi tour, direction l'autre bout du magasin. Hélas en manoeuvrant, elle n'avait pas vu l'énorme pyramide de cookies installée en plein milieu de l'allée. Cette dernière s'effondra tel un château de cartes, dans un vacarme sans nom qui lui valu une dizaine de paires d'yeux fixés sur sa personne Isis et son éternelle maladresse. Ou bien est ce parce qu'elle a trop de choses en tête qu'elle en oublie parfois le monde autour d'elle. Profondément coupable d'avoir mis un tel capharnaüm dans le magasin, elle s'active comme elle peut pour réparer ses bêtises. Des frissons parcourent déjà ses bras tremblant à l'idée qu'un employé viennent lui passer un savon en public comme si elle n'était pas assez honteuse comme ça. Isis commence bien sa journée, elle qui pourtant n'a pas une seule minute à perdre.

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Il y a bien une chose que le jeune coréen déteste : c'est devoir se lever un samedi matin pour aller faire les courses. Etant le plus jeune des garçons de la colocation et aussi celui qui se trouve à l'âge du milieu, il avait souvent comme tâche d'aller faire les courses. Il aurait pu y aller vendredi soir comme d'habitude, mais la flemme lui a pris rapidement. Uber eat a fonctionné pendant une soirée mais il doute que ses colocataires acceptent de ne rien pouvoir manger ce midi. C'est accompagné de son cadi et de ses écouteurs que l'américain avançait dans les couloirs du supermarché en prenant un peu tout ce qui lui passait sous la main. Il avait bien sûr emprunter la voiture de son colocataire, la sienne n'était pas assez grande pour mettre toutes les courses dans le coffre -puis, clairement ça l'aidait bien. Alors qu'il passait le rayon des céréales, il entendit un grand vacarme à sa gauche, le faisant sursauter tel un chat apeuré. Il ne s'attendait pas à voir s'écrouler autant de boite de cookie. Il retira un de ses écouteurs pour se pencher en avant et finalement apercevoir une chevelure noir corbeau. Il la reconnut aussi la jolie nouvelle dans l'association des Big Bang Theorie dont il était le président. Elle était une des nouvelles recrues, un peu maladroite mais tout à fait charmante. Il n'a jamais pris le temps de discuter avec elle et sûrement qu'elle était impressionné par lui, comme tout le monde. " Isis, tu vas bien ? " demanda-t-il en laissant son cadi dans un coin pour s'approcher d'elle. Il n'y avait plus rien à faire pour cette pile et il voyait déjà des employés arriver pour la remettre en place. " Tu ne t'es pas blessé au moins ? " Se prendre une avalanche de boîte de cookie, équivaut certainement à une paire de baffe.

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Le ravitaillement, une corvée pour certains mais pas pour la demoiselle. Soit elle aimais faire ses courses en paix mais trainer dans le supermarché ne la dérangeait nullement. Sans doute parce que c'était devenu une habitude, que faire les courses rimait forcément avec des heures de cuisine par la suite et notamment le dimanche midi où toute la famille se préparait un festin. Isis était dans son élément, excepté à cet instant où elle devient, malgré elle, le centre d'attention des clients du magasin. Honteuse, elle sent le rouge se montait aux joues. En dépit de son prénom au consonance égyptienne, elle n'a aucunes connaissances en matière de construction de pyramides, pas même celle fait de cookies alors elle se contente de rassembler les multiples boîtes pour en faire un tas. Désorientée, c'est finalement une voix, non plutôt une douce mélodie qui réveille sa conscience. Coeur qui s'emporte, s'agite. C'est les montagnes russes dans sa poitrine et elle n'a aucun moyen pour contrôler ça. Nurlan et sa grandeur qui l'observe ou comment la mettre dans tous ses états. Tel un animal apeuré, elle est incapable de sortir le moindre son de sa bouche et se contente d'un hochement de tête. Alors c'est ainsi qu'elle attire enfin son attention ? A cause d'une bêtise. De quoi la rendre encore plus honteuse." Euh non. Les cookies ont raté leur attaque, faut croire. " Des bêtises encore et elle sent ses joues se réchauffaient. Ainsi elle est à deux doigts de cacher cette gêne en plaquant deux boites de gateaux sur son visage. Mais elle aurait l'air encore plus idiote." Je crois bien que les employés me détestent. " Peut être même qu'elle sera noté sur leur liste noire de clients et qu'elle ne pourra plus jamais repasser les portes. Isis, toujours à dramatiser la situation." Si j'achète tout, tu penses qu'ils vont me pardonner ? " C'est la famille qui va être contente si elle revient le coffre rempli de cookies.

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La situation était plutôt amusante tout de même, il n’aurait jamais pensé voire la demoiselle dans ce genre de situation. Après avoir réfléchi quelques secondes, il finit par s’approcher d’elle pour lui demander si elle allait bien. Des premières paroles échangées en tête à tête, sans les autres membres de l’association. Il mentirait s’il disait ne pas avoir voulu lui parler avant, c’est juste qu’il n’avait pas eu le temps pour ça. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’américain alors qu’il pencha la tête sur le côté amusé. « On peut dire que tu as eu de la chance alors, c’est plutôt fatale. » Est-ce qu’il était en train d’entrer dans le jeu de la demoiselle ? totalement, il la trouvait bizarrement mignonne à être aussi gêné. Il pose son regard sur les fameux employés qui la regardait quelque peu désespérer. « Certainement, mais je doute qu’il s’en souvienne la semaine prochaine. Ne t’inquiète pas pour ça, ils ont vécu pire. » dit-il en haussant les épaules. Comme d’habitude, Nurlan ne faisait pas attention à la vision des autres. « Tu penses que tu pourras manger tout ça ? J’en doute fortemen. » dit-il en rigolant. Il regarde autour de lui et finit par reposer son regard sur la jolie brune. « Je pense qu’il va falloir qu’on s’enfuit, tu as besoin d’aide ? » Il avait presque fini ses courses après tout et il était temps qu’un d’eux face le premier pas.

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Elle avait rêvé de ce jour où elle parviendrait à aller à l'encontre de Nurlan et n'avait clairement pas imaginé leur première vraie conversation comme cela. Isis aurait préféré apparaître sous un meilleur jour, et non être vue comme une potiche qui ne sait pas manœuvrer un charriot. Elle est convaincue de ne pas avoir fait bonne impression pourtant ces mots se veulent attentionnés. De quoi redonner du baume au coeur à la jeune femme qui sourit à sa réponse idiote. Comme si des boites en carton pouvait lui faire le moindre mal ! Outre l'opinion de Nurlan, elle s'inquiétait de ce que le magasin penserait d'elle. Isis détestait se faire remarquer, pire encore être mal vue et c'est ce qu'elle craignait à cet instant. Mais d'après Nurlan cet incident ne resterait pas les mémoires longtemps." J'espère ne pas hanter leurs pensées durant des jours. Mais oui j'imagine qu'il y a pire qu'une maladroite comme moi. " Entre les voleurs et les gens irrespectueux, ils doivent en voir des vertes et des pas mures ici." Ah non je ne mange pas de cookies. Enfin pas ceux la du moins. Trop mauvais pour la santé et l'environnement. " De son point de vue, ces cookies représentaient le mal alors elle se passait bien de ces gourmandises. Les yeux qui s'écarquillent lorsqu'il lui propose de s'enfuir. Elle a bien du mal à saisir l'idée avant de comprendre qu'il lui propose de passer à la caisse." Je ne serais pas contre deux bras musclés pour m'aider à tout charger dans la voiture. " Véritablement ailleurs, elle en oublie son ketchup." J'espère qu'il n'y a pas d'autres pyramides de je ne sais quoi sur le chemin. " dit-elle en poussant son lourd caddie de ses bras menus. Elle a fait assez de dégâts pour la journée.

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Le jeune kazakh ne pouvait s'empêcher de trouver la demoiselle adorable avec son côté maladroit. Il n'aurait jamais pensé la voir ainsi mais c'était chose faite finalement. Au moins, cette action leur a permis d'avoir une conversation tous les deux, une vrai en tête à tête. Nurlan n'était pas quelqu'un qui se souciait du regard des autres, il est plus du genre à s'en foutre totalement et à vivre pour lui-même. Ce n'était pourtant pas le cas de la demoiselle et il l'avait bien senti. Il préféra la rassurer en précisant qu'il y avait sûrement des pires qu'elle. " Je doute sincèrement qu'ils se souviennent de toi demain à cause d'une pyramide de cookie tomber… mais moi, je risque de m'en souvenir " dit-il avec un sourire aux lèvres quelque peu taquin. Isis semblait être du côté de l'écologie et de la santé, Nurlan était plutôt le type de mec à faire un minimum attention sans pour autant regarder chaque paquet à la recherche d'un truc mauvais. " Je vois, tu es dû genre écologique et healthy " dit-il en approuvant de la tête. Il n'y aurait pas pensé à première vue, comme quoi il en apprend un peu plus sur la brunette. Le métisse lui proposa d'aller à la caisse pour payer, il attrapa son cadi à son tour et la suivit en direction de la caisse la plus proche. " Je peux te prêter mes bras sans aucun soucis, mais il va y avoir une contrepartie " dit-il avec un sourire aux lèvres. Il avait pris la caisse juste à côté et commença déjà à mettre ses articles sur le tapis roulant. Une fois terminé, il remit tout dans son cadis et attendit patiemment que la demoiselle paye ses courses.

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Il se souviendra d'elle qu'il dit. Elle la fille invisible par excellence, celui qui attend que le temps passe sans vraiment agir, effrayée par le futur, apeurée par le monde sans doute. Isis aime sa routine, aime les choses bien faites pas comme aujourd'hui où elle se fait remarquer à son plus grand damne. Au moins elle a obtenu ce qu'ele espérait depuis un certain temps avec Nurlan. Un mal pour un bien, pourrait-on dire. Quelques paroles échangés, un regard de lui surtout. Un regard fort et assuré comme elle les aime. Elle ne peut nier qu'il dégage une certain aura à laquelle il est difficile d'échapper. Étonnamment elle se dévoile." Oui on peut dire ça comme ça. Je fais attention. " De part ses convictions, la demoiselle ne pouvait pas dévorer la moitié de son caddie. Ca paraissait aberrant pour certains mais pas pour elle qui vivait parfaitement bien ainsi. Un esprit sain dans un corps sain qu'elle aime dire. Se dirigeant vers les caisses du supermarché, elle fut prise de court par la remarque de Nurlan." Est ce que je prends un risque en acceptant ce chantage ? " demande t-elle soucieuse, comme si ce dernier allait lui causer des ennuis. En parfaite ménagère, elle prend soin de ranger ses courses avant de dégainer sa carte bancaire gold qu'elle cache comme elle peut n'aimant guère mettre son argent en avant." Alors ça va me couter quoi que d'avoir ton aide ? " Elle a bien le droit de savoir avant de se jeter dans la gueule du loup car une fois fait il sera trop tard pour revenir en arrière.

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Finalement cette virée au supermarché a été plutôt productive pour le président dans big bang. Il avait réussi à avoir une conversation avec une de ses membres et l’une des plus timides en plus de ça. C’est ce qu’on appelle un bon timing dans tous les cas. La demoiselle semblait faire attention à ce qu’elle mangeait ce qui n’était pas vraiment le cas pour le jeune kazakh. Enfin, il était temps pour eux de s’enfuir et de payer leurs courses. Certes, Nurlan n’avait pas tout pris mais il avait déjà fait une partie du rapatriement, c’est déjà ça. « J’y ai pas encore réfléchi mais ça va surement se diriger vers un café ensemble ou pourquoi pas un diner. » dit-il en haussant les épaules. Il doit bien avouer qu’il en profitait un peu mais elle lui plaisait bien la jeune Isis et malgré qu’elle soit plus âgée que lui, ça ne changeait rien. Il poussa son cadi en direction de sa voiture, tout en compagnie de la jolie brunette. « Enfin, je propose ça mais c’est vraiment comme tu le sens. Si tu n’en as pas envie, je pourrais trouver une autre compensation. » C’était à elle de voir si elle souhaitait apprendre à plus le connaitre ou non, parce qu’il était persuadé qu’elle s’était imaginé pas mal de chose sur sa personnalité – comme tout le monde d’ailleurs. Il aimerait lui faire comprendre qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Il finit de ranger ses courses dans son coffre, rangea le cadi et se tourna vers elle. « Tu as une voiture ou je te dépose peut-être ? » dit-il en regardant le joli visage de cette nouvelle recrue.

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En quelques secondes, le stress s'installait chez la jeune femme. Cette idée de lui devoir quelque chose en compensation de son aide la terrifiait parce qu'elle ne savait pas à quoi s'attendre. Et évidemment des milliers de scénarios se baladaient dans son esprit, du bon comme du mauvais. Et finalement lorsqu'elle pose le dernier sac dans son caddie, la sentence tombe. Un café. Un dîner même. Si simple pour tant de monde mais pour la réservée Isis, cela s'apparentait à une montagne, à l'impressionnant Everest à gravir. De longues minutes, elle reste muette. La respiration coupée, les pensées s'entrechoquant dans son cerveau. Incapable de lui donner une réponse. Elle aimerait lui accorder un oui mais encore faudrait-elle qu'elle en est le courage. Une compétence lui manquant encore cruellement à ce jour. Nurlan doit sentir son dilemme lorsqu'il propose une autre compensation mais si c'était pour qu'il lui propose quelque chose d'encore plus fou, il valait mieux qu'elle accepte la proposition. A proximité de la voiture du jeune homme, elle se réveillait enfin." Je ne suis pas certaine de pouvoir me libérer pour un dîner mais un thé ça me semble jouable. " Parce que mademoiselle ne consomme pas l'or noir qu'est le café. Avec cette réponse positive, elle se jette dans le grand bain." Oui la mienne est garée là bas. " Une Hyundai, voiture familiale et modèle électrique sans surprise. Ses yeux détaillèrent le visage du jeune homme qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion d'admirer de si près. Une fois encore elle sentait ses joues s'empourpraient. Elle devait vraiment penser à autre chose avant de finir rouge tomate. Et en parlant de tomate, elle eut une illumination, un éclair." J'ai oublié le ketchup. " s'écria t-elle presque avant de plaquer sa main sur sa bouche comme si elle venait de dire une grossièreté." Désolée, ça m'est revenu en tête. " Mon Dieu, quelle potiche elle faisait.

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Bien sûr, l'asiatique comptait bien profiter de ce moment pour essayer d'aller un peu plus dans la vie d'Isis. Il accepta sans soucis de lui porter ses affaires, mais il espérait tout de même recevoir une petite compensation comme un café ou un diner. Sa réponse le refroidit un peu mais il garda tout de même le sourire. " Eh bien, ça me va aussi un simple café. Tu es disponible quand ? " dit-il avec un sourire au coin. Il approuve de la tête après avoir fini de ranger ses affaires pour aller l'aider avec ses courses. Il commence finalement à ranger les courses familiales des Grazier. " Tu vas survivre ? J'ai une bouteille de ketchup si tu veux. " dit-il avec un sourire au coin. Ça ne le dérangeait pas vraiment de lui donner cette sauce à la tomate sucrée. " Tu la veux ? " dit-il avec un sourire au coin. En réalité, il ne savait plus trop quoi faire maintenant puisque les courses étaient terminées et le café n'était sûrement pas pour aujourd'hui. " La semaine prochaine le café du coup ? " Il n'était pas chiant mais un peu quand même.