Elle court dans les rues de Seattle. Elle court à en perdre haleine. Elle court à s’en faire mal aux pieds avec ses talons. Elle court, elle a passé depuis longtemps son sac à main en bandoulière afin d’être tranquille. Elle court Erin, ses cheveux volent au vent qu’elle créer sur son passage. Elle court, elle a le souffle court Erin mais elle ne veut pas s’arrêter. Elle a les yeux fixés sur la silhouette qui court devant elle. Une silhouette masculine qu’elle connait bien. Très bien. Une silhouette de dos qu’elle connait trop bien maintenant. Erin elle crie, elle hurle : « SILAS ! ATTEND JE T’EN PRIE ! » Mais Silas, il ne l’écoute pas, il fonce. Il passe dans de petites ruelles, revient sur les avenues. Il zigzag, il fonce sans ce retourner. Erin, elle n’arrive pas à le rejoindre, elle est fatiguée. Sa malchance –ou plutôt sa maladresse- ne l’aide pas car elle s’étale de tout son long lorsque son pied bute contre une pierre. Elle a le souffle coupé et les yeux embués par les larmes lorsqu’elle lève la tête pour voir qu’elle a perdu son frère de vue.

Elle se redresse, ses genoux saignent sous sa jupe et elle n’a pas de pansement pour éviter que ça coule le long de son collant qui est complètement mort maintenant. Elle se relève et quelques larmes perlent le long de ses joues sous la douleur mais surtout sous la tristesse de n’avoir pas pu rattraper son frère, l’aider. Elle sait qu’il était défoncé, elle n’est pas idiote et l’adrénaline qui coule dans ses veines a fait qu’il a réussi à la distancer. Elle s’en veut … Et s’il arrivait quelque chose à son frère cette nuit ? Elle ne se le pardonnerait pas. Jamais. Quand elle y pense elle en est malade mais elle ignore totalement où Elias a pu partir. Elle n’a pas d’autres choix que de faire demi-tour. Elle sort de la ruelle pour entrer sur une avenue qu’elle ne connaît pas vraiment. C’est un endroit de Seattle où elle ne va pas tellement parce que c’est un peu malfamé. Elle soupire et commence à marcher dans les rues mais elle se perd facilement. Elle est déroutée, elle ne sait pas où elle est mais elle n’a pas peur. Personne ne va l’attaquer même s’il fait nuit, ce ne sont pas des barbares n’est-ce pas ?

Elle hoche de la tête pour ce donné du courage et marche dans les rues sans se précipiter réellement. Elle marche à une allure normale. Elle croise une bande de trois personnes au style bien particulier mais elle n’y prête pas attention, elle les saluts comme pour toute personne qu’elle croise et poursuit sa route. Elle entend pourtant des rires derrières elle et lance un coup d’œil derrière son épaule. Les trois hommes marchent derrière elle, regarde son derrière en riant gras. Elle se détourne et accélère un peu sa marche mais très vite une grande main attrape son poignet et elle se sent aspirer dans une ruelle sombre. Elle tente de se débattre mais elle n’a pas assez de force et, à peu près au milieu de la ruelle, l’homme qui tient son poignet la pousse contre le mur sans grande précaution. Elle reste le dos au mur et les regarde, apeuré : « Hey les gars, c’est une belle prise qu’on a là hein ? » « Ouaip, elle va jouer avec nous la demoiselle n’est-ce pas ? » Le dernier se lèche les lèvres, elle n’a pas vraiment de doute sur ce qu’ils veulent faire d’elle mais elle dit : « Je ne veux pas jouer, je suis fatiguée mais je pense que vous pourriez trouver des personnes intéressé un peu plus tard dans la nuit. » Une gifle vient brûler sa joue et l’un d’eux s’exclame : « Ta gueule pétasse. Tu viens nous chauffer avec ta jupe, viens pas te plaindre. En plus, on à très envie de jouer maintenant … Tu vas nous aider comme une gentille fille que tu es. J’ai besoin de me vider, pas vrai les gars ? » Ils rient gras de nouveau. Elle se déplace contre le mur mais l’un des trois se met à sa droite, l’un à sa gauche et le dernier reste face à elle.

Celui en face d’elle se rapproche de plus en plus avec un regard lubrique. Il caresse sa joue pour descendre dans son cou jusqu’au niveau de ses seins mais elle repousse sa main d’une tape qu’il n’apprécie pas. Son regard se fait plus menaçant encore et il rapproche sa main de nouveau. Elle n’aime pas la violence, ne l’est pas mais là, elle n’a pas le choix. Elle mord les doigts qui arrivent. Il hurle et elle profite de ces quelques secondes pour partir en courant mais les deux autres la rattrapent facilement et lui tire les cheveux jusqu’au leader. Ils la jettent sur le sol et lui tiennent les bras afin qu’elle ne puisse pas bouger. Elle se débat et le leader dit : « Tu vas payer. On va prendre notre temps mais ça va être violent pour toi sale pute ! » Il ouvre sa fermeture éclair et plaque les jambes d’Erin sous ses fesses. Elle voit la buté que fait son sexe contre son pantalon. Elle demande qu’ils ne fassent pas ça mais ils rigolent. Des larmes floutent ses yeux. Une main vient de nouveau caresser ses courbes et elle frissonne de dégoût. L’homme déboutonne son chemisier et découvre son soutien-gorge. Des sifflements parviennent à ses oreilles. Elle tente de se débattre, une nouvelle gifle s’abat sur elle. Elle pousse alors un hurlement : « LAISSEZ MOI ! LACHEZ-MOI ESPECE DE LACHES ! » Le leader pose sur sa bouche une de ses grosses mains et lâche un : « Chut, laisse nous prendre notre plaisir … » Ses larmes redoublent. Elle sait qu’elle est condamnée, elle ferme alors les yeux …