A song

L’après midi est déjà bien avancé. Je suis tout seul dans l’immense salle de répétition de la chorale de la paroisse. Assis derrière mon piano entrain de feuilleter divers partitions pour le prochain projet de la chorale, surtout que d’ici un peu moins d’un mois, la chorale devra se produire pour fêter l’Ascension. Alors il faut mettre les bouchées doubles.
Les yeux perdus de mes partitions, je réfléchis a des arrangements, je réfléchis a des constructions de chœurs, a des rythme dans le thème new age de la chorale. Autant vous dire que cet après midi mon cerveau rame un peu. Je pianotte sur le piano quelques notes, espérant trouver l’inspiration mais tout ce que je sors me déplais.
Je râle envers moi-même avant de quitter la banquette du piano pour aller fouiller dans mon téléphone, écoutant quelque uns de nos anciens morceaux, essayant de trouver une piste de conduite. Je soupire en décidant de faire une pause pour mon cerveau. Je me pose accoudé sur le piano avant de me mettre a sourire et de commencer a pianoter d’une main une mélodie avant de chantonner quelque chose, n’oubliant jamais que ma passion première c’est chanter.

you are my sister. // @narayan wheeler ※※※ Tu voulais marcher un peu à l’extérieur, de pouvoir passer un agréable moment dehors alors que le soleil montrait le bout de son nez ainsi que la chaleur du printemps qui picotait tes narines. Depuis un long moment, tu étais à l’intérieur pour regarder les flocons s’abattre contre la ville sauf qu’aujourd’hui ce n’était pas le cas. Non, Seattle avait troqué son temps sombre pour un temps ensoleillé et c’est ce qui te plaisait encore plus. Passant l’une de tes mains dans tes cheveux, tes lunettes contre le bout de ton nez et ce sourire qui en faisait craquer plus d’un, tu marches d’un pas plutôt rythmé. Certains pouvaient croire que tu dansais presque mais c’était sans doute à cause de cette musique qui sortait de l’église, au moment où tu passes les grandes portes ouvertes. T’arrêtant d’un pas décisif, tu tournes automatiquement la tête vers cette voix que tu ne connaissais pas mais tellement mélodieuse. Passant les deux immenses portes, tu te retrouves donc dans une église, ce genre d’endroit que tu n’avais pas mis les pieds depuis un bon nombre d’années et ce depuis la mort de tes parents. Avalant difficilement ta salive, tu tentes par tous les moyens de ne faire aucun bruit, histoire de ne pas emmerder cet homme qui laissait ses doigts pianoter contre les touches sauf que l’écho faisait en sorte qu’on entendait que tes talons hauts fouler le sol. Te mordillant la lèvre inférieure lorsque l’inconnu s’arrête pour tourner la tête vers toi, ton cœur bat quelque peu la chamade puisque tu te sentais mal qu’il stoppe son élan. « Désolée, je ne voulais pas que tu arrêtes mais c’est joli ce que tu fais. » Toi-même, tu chantais par moment… Tes parents t’avaient même payés des cours de chant mais tu ne voulais pas faire ce genre de truc, ce qui te passionnait c’était ton restaurant et faire la cuisine, rien que ça. « Tu joues souvent dans ce genre d’endroit ? »

(a) blue moon

Rapidement, je me perds dans mes songes, dans mes notes de musique, dans les sons résonnant du piano sous mes doigts, dans l’écho de ma voix retentissant dans l’immense espace de l’église. Ma voix navigue dans tous les recoins de la salle de répétition. Alors que j’étais loin dans mes rêveries, le bruit répétitif et retentissant de talons, surement une femme, arrive jusqu’à mes oreilles, à travers la musique et ma voix. Je me stoppe brusquement, avant de me retourner doucement vers l’intrus de l’église.
J’y vois une petite demoiselle, jolie comme tout, brune, montée sur talon, avec des lunettes de soleil, la petite demoiselle typique de Seattle. Oui j’insiste sur le petite, car en me redressant complètement du piano, j’ai l’impression d’être un géant a coté d’elle, il est vrai qu’avec mes 1.94, je dois avoir 30cm de plus qu’elle. J’aborde un sourire en m’appuyant de nouveau contre le piano.

« Je te remercie, et pour répondre a ta question, je travaille ici »
Un certain accent d’inde est encore présent dans ma façon de parler, malgré mes 10ans à Seattle. Je fini par tendre ma main, dont le dos est entièrement tatouée en squelette, portant une grosse bague gothique, afin de pouvoir la saluer dignement.

« Je m’appelle Narayan »

you are my sister. // @narayan wheeler ※※※ Tu savais que le résonnement de tes talons hauts dans un endroit comme une église n’allait pas te faire passer inaperçue sauf que la seule chose que tu espères c’est que cet homme n’ait pas trop été trop déçu de se faire arrêter dans une mélodieuse chanson. Te mordillant la lèvre quand il se retourne vers toi, tu restes malgré tout silencieuse, sans bouger le moindre petit doigt. Toi qui est de nature très discrète, tu avais fini par parler la première et à voir sa réaction, il ne semblait pas trop contrarié de te voir arriver comme ça. Gardant un petit sourire qui se voulait chaleureux, l’homme venait par t’admettre qu’il travaillait ici. Tu ne pouvais t’empêcher de laisser échapper un petit rire. « Tu donnes les messes alors ? » Blague pourrie, un truc qui faisait bien ton charme sauf que tu espérais que ce dernier ne t’envoie pas trop balader puisqu’en ce moment, c’est ce qui se passait dans ta vie. Toutes les personnes importantes pour toi t’avaient laissées tombées et donc tu te retrouvais seule, par un beau temps dehors. Son accent te laissait présager qu’il ne venait pas de Seattle mais qu’importe, tu n’allais certainement pas l’emmerder avec un truc pareil. Gardant une bonne distance avec lui, ce fut ce dernier qui décidait de s’approcher pour te tendre la main. Automatiquement, tes yeux dérivaient vers sa main qui était tatouée, un genre de tatouage que tu n’avais jamais vraiment eu la chance de voir par le passé mais comme tu détestes donner une étiquette sur les personnes que tu rencontres, tu décides de prendre sa main et de la serrer. « Belle, enchantée. » Un prénom pas très commun, il faut l’avouer sauf que c’était une idée de ta mère. Une fois cette poigne terminée, tu dévies ton regard vers le piano. « Alors, y’a longtemps que tu sais jouer du piano ? » Tu avais toujours voulu en jouer, sauf que depuis l’accident de tes parents tu n’as pas recommencer à chanter ou même à jouer…

(a) blue moon

J’avoue a la jeune femme qui se trouve devant moi qu’en réalité, je travaille ici, bien sur n’importe qui aurai la même réflexion que celle qu’elle me sort, je ne peux me retenir de rire doucement, avant de remettre une mèche blonde en arrière car je commençais a ne plus voir grand-chose. Je lui réponds avec malice, amusement et un rire.

« Qui sait peut être !! Haha, plus sérieusement, je suis le chef de chœur de la paroisse et dirigeant de la chorale, d’où ma présence ici avec ce piano »
Je souris avant de m’approcher pour lui offrir ma main a serrer, tout en me présentant a elle. Je souris alors qu’elle y répond et qu’elle se nomme a son tour, je suis surpris par cet étrange prénom.

« Et bien, qu’elle étrange prénom mais il est très joli et te vas bien »
Je lui souris alors que je la vois se concentrer sur le piano, je m’approche de nouveau du piano et naturellement, je m’assois sur la banquette, l’invitant si elle le désire a s’asseoir a coté de moi.

« Je dirais une 15aine d’année, et toi ? Tu as appris peut être ? »

you are my sister. // @narayan wheeler ※※※ Tu lui avais demandé ce qu’il faisait ici et dès qu’il te parlait de ce qu’il faisait vraiment, un petit sourire naissait contre tes lèvres avant d’approuver d’un signe de la tête. Disons que cela ne te regardait pas vraiment et pourtant, tu avais envie de le connaître, comme la plupart des personnes qui croisaient ta route. Certains te trouvaient étrange de devoir agir de la sorte, comme Zeno la dernière fois et pourtant cela ne t’avait pas arrêté dans ta course à essayer de le connaître. « C’est bien, en fait… C’est bien la première fois que je rencontre quelqu’un qui travaille dans une paroisse alors ça me fait tout drôle. » Dis-tu en haussant les épaules. Une fois que cette poigne de main était terminée, tu décides finalement de détourner ton regard du sien, observant les nombreux tatouages qu’il avait sur le corps. C’était une première pour toi à vrai dire puisque tous tes amis n’étaient pas comme ça et ils n’avaient pas ce style vestimentaire aussi. Voyant l’air qu’il avait sur le visage en entendant ton prénom, t’étais au courant qu’il n’avait jamais entendu un prénom pareil mais qu’importe, ta mère l’avait décidé et tu ne pouvais pas revenir sur ses choix. Quand tu y pensais, tu portais le même qu’une des princesses de contes de Disney sauf que c’est ton côté gamine qui prenait le dessus… « Ce n’est pas vraiment connu, je te l’accorde mais je l’aime bien… Merci. » Le laissant prendre place contre le long banc, tu décides à prendre place en face des touches après avoir passé un long moment à te demander si c’était une bonne idée. Une fois à ses côtés, il te pose une question qui te fit détourner aussitôt le regard. Un sujet délicat… « Il y a longtemps que je n’en ai pas joué. » Dis-tu presque nostalgique, venant à poser tes doigts contre les touches et de jouer un petit air qui fut bref. « Enfin, je ne suis pas la meilleure non plus… » Tu repenses finalement à tes parents, ce qui fit en sorte que tu enlèves tes doigts rapidement.

(a) blue moon

Il faut avouer que les gens imagine toujours dans une paroisse des culs bénis, portant des croix a tout bout de champs, priant à chaque heure du jour et de la nuit, qui ne parlent que du seigneur et bla bla bla. Moi j’ai beau avoir un « père » Pasteur, je ne suis pas un immense religieux, après tout à l’origine je suis hindou, je le suis encore dans un sens, mais je vis selon le protestantisme depuis que je suis arrivé ici, bien que je garde un certain lien avec l’hindouisme, mais passons. Je souris en écoutant sa réponse.

« C’est mon père qui fait les messes, le Révérant Wheeler, moi je gère juste ce qui est chœur et musique »
Je ris doucement, c’est vrai, après tout, je suis loin d’être un enfant de chœur, et cela ce voit au premier coup d’œil, je suis très avant-gardiste dans ma façon de voir les choses. On se présente, elle me dit qu’en effet son prénom est peu courant, mais que devrais-je dire, le mien, ici aux USA est encore moins courant vu qu’il vient d’Inde. Je m’installe au piano et je l’écoute jouer alors qu’elle m’explique qu’elle n’y a pas jouer depuis longtemps.

« Rien ne sert d’être le ou la meilleure, l’essentiel c’est aimé ce qu’on fait, après l’excellence n’est que subjectif »
Je lui adresse un grand sourire avant de glisser mes doigts sur les touches et je commence a improvisé une mélodie, elle est douce, mais elle est loin d’être planplan, elle a du caractère, tout en restant tendre, cette musique me ressemble, un extérieur épineux pour un fond tendre.

you are my sister. // @narayan wheeler ※※※ Narayan avait ce je-ne-sais-quoi qui montrait qu’il était différent de tous les hommes que tu avais fréquenté par le passé, en fait la plupart de cette gente masculine ne voulait que ton corps et rien d’autre… Étant la fille la plus naïve de tout Seattle, tu t’étais dit que ce n’était que passager et que ça n’allait rien faire mais qu’importe, tu allais rester cette petite gamine malgré tout. Tu écoutais ce que le blond t’affirmait, du fait que son père était révérant dans cette même église, un truc que tu avais déjà entendu par le passé de la bouche de quelqu’un mais de qui ? Bref, un truc sans doute sans importance pour toi. Tu hoches automatiquement la tête sur ce qu’il disait. « C’est bien, tu sembles aimer ton boulot alors. » Comme toi tu appréciais travailler dans ton restaurant, de servir des cafés ainsi que des sandwichs pour les personnes qui venaient t’encourager à tous les jours. C’était un rêve accompli et maintenant tu voulais que cela puisse continuer. Venant à t’asseoir à ses côtés, la seule chose que tu peines à lui dire c’est que tu n’en as pas joué depuis un bon moment déjà et c’est vrai… Depuis la mort de tes parents, tu avais oublié le piano ou même le chant parce que c’était ta mère qui t’avais tout appris et comme maintenant elle n’est plus présente, tout s’est effacer de ta mémoire. « En fait… Depuis la mort de mes parents je me suis arrêtée dans ce que j’aimais le plus au monde et je pense que de recommencer aujourd’hui rouvrirait une plaie qui a du mal à cicatriser. » Tu étais forte au sujet de t’ouvrir aux inconnus surtout sans savoir s’il avait de bonnes ou de mauvaises intentions sauf que c’était toi, que tu le veuilles ou non. Te laissant bercer dans cette mélodie, tu restes sur le bord du piano sans dire un mot sauf que ne pouvant t’empêcher, tu rajoutes quelques notes, histoire de mettre un peu de piquant dans cette mélodie. Étrangement, cela te faisait oublier tout et tu aimais ça. En l’espace de quelques secondes, tu décides de rajouter quelques paroles, de chanter et ça te faisait aussi rappeler que tu n’avais pas besoin de continuer à souffrir.

(a) blue moon

Je ne peux que confirmer d’un hochement de tête quand elle parle du faite que j’aime aimer mon métier. A vrai dire, cette opportunité, sans ma passion pour la musique, et surtout sans l’accueil des Wheeler et leur bonté d’âme, je ne serai pas là où je suis, autant dire que si cette famille ne m’avait pas ouvert les bras…je serai mort à l’heure qu’il est et cela depuis bien des années, je n’étais qu’un adolescent maltraité qui avait fuit son mal pour inspiré a une vie meilleure qui a eu la chance de s’endormir dans la bonne église ce soir là de Noël.
Nous nous asseyons derrière le piano, je la laisse jouer avant de lui parler, sentant bien qu’il y avait quelque chose dans son cœur qui faisait mal, et rapidement, elle se livre a moi, mon cœur se serre, mon visage se ferme un peu, bien que je garde un sourire doux, mais son histoire me rappelle que j’ai perdu mon père, que j’ai quitté ma mère pour survivre.

« Une telle cicatrice ne se referme jamais, alors profite de la vie qui t’es offerte, au début ca fait mal…très mal, mais plus tu la solliciteras, moins ca fera mal, et un jour tu te rends compte que tu vis simplement, tu as mal mais tu ne ressens même plus la douleur. »
Je parle en connaissance de cause, a mon arrivée ici, je ne parlais pas, je passais mes nuits a pleurer, je ne mangeais pas, mais petit a petit, j’ai pansé ma blessure et j’ai repris goût a la vie. Je joue, un moment seul, puis elle me rejoint, et elle se met a chanter, elle chante bien, je la laisse quelques temps seule avant de la rejoindre, souriant, mêlant nos notes et nos voix, s’élevant dans les hauteurs de l’église, c’était d’ailleurs très beau. Je le sens dans sa voix, elle commence a s’ouvrir de nouveau.

you are my sister. // @narayan wheeler ※※※ Il y avait ce petit truc, tu avais surtout envie de t’ouvrir à lui et d’arrêter de penser au pire que la situation pouvait l’être… Restant assise en compagnie de Narayan, tu laisses tes doigts bouger contre les touches, fermant par moment les paupières puisque tu connaissais les touches par cœur. Depuis l’âge de trois ans, tu étais collées contre ce genre d’instrument de musique et maintenant, après un arrêt de deux ans, tu recommençais à jouer avec un parfait inconnu. Alors que tu venais à t’arrêter, tu ouvrais la bouche pour lui dire que la cicatrice ne s’était pas totalement renfermée depuis la mort de tes deux parents. « Tu sais que tes paroles sont réconfortantes ? » Dis-tu avant de tourner la tête vers lui, un petit sourire en coin. Par contre, tu sentais que le beau blond cachait quelque chose… Évidemment, cela ne te ressemblait pas vraiment de perdre le sourire ou même pleurer puisque cela ne faisait pas partie de ton caractère. Soudain, voilà que tu étais en train de jouer en la compagnie de Narayan et de chanter en sa compagnie, tout en gardant un sourire contre tes lèvres. Cela fait un bien fou de se retrouver avec une personne qui semblait pareil comme toi et que malgré les apparences, vous étiez tout de même semblables. Une fois la mélodie terminée, tu tournes la tête vers lui, un sourire qui s’agrandissait de plus en plus. « C’était super. » Ton cœur battait la chamade, cela te libérait même quoi… Passant une main dans tes cheveux, tu décides à te redresser pour replacer ta robe comme elle l’était avant. Le meilleur truc était de le laisser tranquille, comme tu détestais entrer dans la bulle d’un parfait inconnu… « En fait, je suis désolée de t’avoir importuné si tu avais des trucs importants à faire. »

(a) blue moon

» this is your song ( Narayan )
» first date (belle)
» just follow me (belle)
» Blackout - BELLE
» (belle) dreams will come true.